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Carton rouge pour les commotions dans le rugby

Carton rouge pour les commotions dans le rugby

Par Teva JUILLET Antoine VIALON Sevilay ALTUNBILEZIK

Une commotion cérébrale est un traumatisme si grave que la fonction cérébrale se trouve modifiée pour une durée brève. Si elle s’avère trop longue, elle peut être mortelle. Les rugbymen d’aujourd’hui font face à une sélection devenue exigeante : pour pratiquer ce sport à haut niveau, la corpulence et le niveau physique sont de plus en plus facteurs d’accidents.

Louis Fajfrowski, joueur professionnel en deuxième division à Aurillac en est mort lors de la rencontre amicale opposant son club à Bordeaux-Bègles. Victime d’un mauvais coup, il décède le 10 août 2018 à seulement 21 ans. Ce drame fait prendre conscience du danger des impacts ; Louis Fajfrowski est le seul à avoir succombé à une commotion sur l’année sportive 2017-2018 mais l’on peut recenser 97 cas de commotions cérébrales. Un chiffre en hausse puisque 5 ans plus tôt, il y avait en moyenne 50 cas par an soit près de deux fois moins.

Comme l’explique le Dr Jean-François Chermann, auteur de KO, le dossier qui dérange : « Les amateurs ne sont pas épargnés. Ils font plus de combats, sont moins suivis et travaillent moins leur défense que les pros » . Les professionnels ne sont en effet pas les seuls touchés comme l’atteste le cas du jeune Adrien Descrulhes, joueur du RC Billom (Auvergne), décédé à l’âge de 17 ans après un match.

Nous nous sommes entretenus avec Antoine Vialon, ancien coéquipier d’Adrien Descrulhes :

Nous : – Comment avez-vous vécu ce drame ? En tant qu’équipier.

A. Vialon : – Nous avons été très choqués, cela semblait si irréel. Nous n’ imaginions pas jusque-là qu’une telle chose puisse nous arriver. Aujourd’hui encore je n’arrive pas à réaliser, les commotions sont fréquentes mais des conséquences aussi graves sont rares.

Nous : – Selon vous, quelles sont les causes de la recrudescence de ces commotions ?

A. Vialon : – Pour moi, cela est dû aux transformations du sport qui est passé d’un sport d’évitement, à un sport de contact, plus rapide et plus violent, à cause de l’évolution du physique des joueurs, conditionnés comme des machines. »

Nous : -Dans ce cas, selon vous, est-il nécessaire de revoir les règles et les conditions de pratique ?

A. Vialon : -Selon moi, il est possible de changer les règles, cependant il y aura toujours de la violence et de la vitesse dans le rugby. Il a été évoqué certaines solutions, tel le port du casque de protection, mais cette solution évite les coupures et non pas les chocs. En revanche, depuis cette année, dans le monde professionnel, a été instauré un carton bleu, l’arbitre peut l’utiliser afin de protéger la santé du joueur en le sortant pour qu’il subisse un protocole commotion dans le but de s’assurer qu’il n’y a aucun danger. » Pour conclure, en raison de l’évolution du jeu et du physique des rugbymen, les chocs sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents. Provoquant d’autant plus d’inquiétude que les conséquences médicales à long terme sont mal connues…

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